Naturaliste complet, Jean-Henri Fabre est surtout connu pour ses recherches en entomologie (la science des insectes), même si aucune branche des sciences de la vie (botanique, ornithologie, chimie, astronomie, etc.) ne lui était étrangère.

Alors que les naturalistes de son temps se contentaient de disséquer et classifier les insectes dans leur laboratoire, Jean-Henri, lui, étudiait leur comportement dans leur milieu naturel. Il fut donc un précurseur de l’éthologie (la science du comportement animal). Ses dons d’observation furent reconnus par Charles Darwin. C’est ainsi qu’il découvrit, par exemple, que les insectes pouvaient communiquer à distance par des messages chimiques perçus par leur odorat (ce qu’on appellera plus tard les phéromones).

Écologiste avant l’heure, il étudia non seulement des êtres vivants isolés (la cigale, le scarabée, la mante religieuse…), mais analysa des biotopes tels que le mont Ventoux, la garrigue du plateau des Angles ou l’harmas (terrains en friche) de Sérignan-du-Comtat où il s’était installé, et déplorait déjà la dégradation des espaces naturels et les atteintes à l’environnement (pollution de l’air…) du fait des activités humaines.

Correspondant de nombreux scientifiques européens, ami de Stuart Mill, philosophe et économiste anglais, il collabora avec Pasteur dans la lutte que celui-ci menait contre la pébrine, une maladie du ver à soie qui ravageait les élevages du Midi de la France.

Enseignant, il avait la ferveur d’éveiller l’esprit des jeunes (en commençant par ses propres enfants) à l’observation des êtres vivants. Pédagogue-né, il faisait découvrir les sciences naturelles à ses élèves par de nombreux « travaux pratiques » sur le terrain, ce qui était mal vu de sa hiérarchie. Le pire fut quand il enseigna à des jeunes filles la reproduction… des fleurs : shoking !

Il avait à cœur de rendre la science accessible à tous, par l’intermédiaire de nombreux ouvrages et manuels qu’il rédigea, donc les plus célèbres sont les « Souvenirs entomologiques », qui étendirent sa renommée jusqu’au Japon, où il fait l’objet d’une véritable vénération…

Artiste, il reproduisit par de superbes aquarelles les champignons qu’il cueillait au mont Ventoux (ceux-ci ne pouvant être fixés dans un herbier). Poète et Félibre, ami de Frédéric Mistral, il composa de nombreuses chansons et poésies en français et en provençal.

Enfin, il fut un précurseur de l’intégration des insectes dans l’alimentation humaine – au grand dam de ses amis Félibres, qui n’osaient plus venir dîner chez lui !…

Jusqu’au 19 décembre 2023, venez découvrir cette exposition qui a été conçue et réalisée, en partenariat avec Avignon Université, par le Museum Requien de la Ville d’Avignon. Vous verrez danser l’hologramme de sa statue qui ornait jadis la Faculté des Sciences (actuelle Villa Créative) et pourrez feuilleter une sélection d’ouvrages.