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Du 11 mai au 8 juillet 2016, la bibliothèque vous propose l'exposition Migrations en partenariat avec l'artothèque Idéart. Vous pourrez découvrir une série d'oeuvres d'art sur la thématique de la migration, mais également de nombreuses peintures d'artistes contemporains.

A propos  de la série des migrants, immigrés

"Le chasseur-cueilleur, nomade de la première heure, a progressivement disparu pour céder la place à l'agriculteur, premier sédentaire de notre Histoire, sédentaire, oui, mais pas immobile… A l'aube de l'humanité, la terre entière reste à conquérir et, pour ce faire, il a fallu à l'homme bouger, se déplacer pour nourrir les siens et trouver des lieux plus propices à sa subsistance…
Aujourd'hui, près de 40 000 ans plus tard, si les raisons ou les motivations ont changé, la question de la migration est encore et toujours, plus que jamais au cœur des politiques actuelles. Les populations ne cessent de migrer -émigrer ou immigrer- en tous sens et dans toutes les directions pour des raisons économiques, politiques, pour des questions de vie ou de mort liées aux guerres ou aux catastrophes naturelles.
Pourtant, alors même qu'en Europe les frontières sont tombées, que l'homme s’autoproclame " home civis ", que la communication n'a jamais été plus répandue ni plus partagée, la migration s'érige, non plus comme un fait parmi d'autres, mais comme un problème majeur que bien des dirigeants voudraient régler en y mettant, purement et simplement un terme.
C'est cette ineptie, cette volonté commune et cependant absurde que veut dénoncer dès 2012 Victor Artieda, citoyen du monde, à travers sa série de 12 œuvres Migrants, immigrés. Réalisée à partir de cartes marines datant du début du XXème siècle, chaque composition s'organise au moyen de pièces de puzzle, de photos, de découpes et collages, de pochoirs et fléchages, pour dire l'ampleur deal mobilité humaine et inviter au voyage. Embarquement immédiat pour la réflexion !". Par Frédérique Peindarie

Attention !! Seules 5 oeuvres sont exposées sur les 12 disponibles.

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Les artistes exposés :

– Pierre Alechinsky     
Né en Belgique, Alechinsky étudie l’illustration, la typographie et la photographie à Bruxelles. Après sa rencontre avec le poète Christian Dotremont, il crée en 1948 le mouvement " COBRA " (composé d’artistes originaires de Copenhague, Bruxelles et Amsterdam), qui a pour slogan : " L’imagination au pouvoir " et qui préconise le retour à un art plus provocant, agressif et audacieux. Au sein de ce mouvement qui valorise la spontanéité, il organise des expositions et crée la revue du même nom.
Installé à Paris à partir de 1951, il côtoie les surréalistes et se lie d’amitié avec Giacometti, Brauner et Bram van Velde. Sa rencontre avec le Chinois Walasse Ting en 1954 aura une grande influence sur son évolution.
Dès 1965, ilinaugure la peinture " à remarques marginales " inspirée de la bande dessinée. Influencé par la calligraphie japonaise, Pierre Alechinsky utilise de grands supports, des pinceauxchinoiset des encres qui lui permettent une grande fluidité du geste.
La Galerie du Jeu de Paume en 98 puis le Centre Pompidou en 2004 lui consacrent de grandes expositions.

– Pat Andrea
Né à La Haye en 1942. Fils du peintre Kees Andrea et de l’illustratrice Metti Naezer, il est un peintre et sculpteur néerlandais.
Se situant lui-même " entre Bacon et Balthus ", ami de Pierre Dessons, il a développé une peinture figurative créant un univers ambigu et trouble. Il enseigne à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris.

– Victor Artieda
"Victor Artieda est bien connu, en France et en Belgique, comme fondateur de la revue "Idéart". Il l’est moins comme peintre abstrait. Et pourtant, il est dans ce domaine, un créateur de grand talent !
Deux parties, apparemment antithétiques, se croisent, interfèrent ou s’opposent : certaines toiles sont blanches, avec “ des ombres ” créées par différentes épaisseurs de pâtes (à moins que l’artiste ne colle des sous-couches de toile, de papier… ?) : En tout cas, des reliefs apparaissent, formant une spirale. Telle une grande orbe cosmique, elle déroule son magma, se perd, renaît, étirée, striée, non achevée, comme si l’artiste, parti du centre du chaos, voulait rester en attente, garder ouvertes toutes les potentialités, manifester son désir de vie…
A l’inverse, les toiles colorées sont constituées de grandes plages fermées par des lignes très nettes se chevauchant, s’interposant, se juxtaposant dans une combinatoire hermétiquement close. L’artiste travaille alors sur la déchirure, sur la dégradation, à l’exemple des vieux murs lépreux dont des lambeaux de peinture se seraient écaillés. Pas de couleurs franches, des mélanges harmonieux en demi-teintes, d’ocres et de mauves ; des compositions “ flottant dans un décor où le pinceau torturé, apparemment très dur, a inscrit de larges traces, de longs aplats ; ou, au contraire, a tourné, bifurqué, laissant chaque fois aux limites de son passage, d’épaisses traînées de matières. Cette impression de non-communicabilité est accentuée par l’ajout de planchettes, par le laçage des “plages” au moyen de (vraies) grosses ficelles.
Des gaufrages blancs, sur vélin, très soignés, à la limite de la préciosité ; porteurs de formes géométriques, feuilles, fleurs… en creux ou au contraire en relief… sont là, peut-être pour rassurer l’homme, pour créer en lui le lien entre la sérénité, l’optimisme du “peintre en blanc”, et les angoisses, l’enfermement de “l’artiste en couleurs” ?". Par Jeanine Rivais

– Jacques Bosser
Né au Havre en 1946. Depuis 1986, ce peintre, sculpteur et photographe vit et a fixé son atelier à Montrouge en banlieue parisienne.
Il a gardé de son enfance africaine et de ses voyages, une fascination pour le magique et les signes, qui lui ont permis de se constituer un langage pictural original.
Refusant de choisir entre représentation et abstraction, Bosser confronte volontiers les images au sein d’une même œuvre : peinture et photographie de corps féminins incitant le spectateur à une lecture plus attentive de l’œuvre.
“ J’essaie de me débarrasser de toute référence pour aller chercher les formes premières, retrouver les éléments premiers qu’on a en nous… ce sont des formes très simples, cercles, spirales… qui font partie d’un inconscient collectif et rappellent une sorte d’innocence première.”

– Philippe-Charles Chiron
Natif de Pernes-les-Fontaines, Philippe-Charles Chiron est peintre et sculpteur.
Travaillant la matière avec une extrême agilité, il utilise les ocres du Vaucluse auxquels il mélange différents tons, donnant ainsi à ses toiles du relief, une pigmentation abstraite.
Philippe-Charles confie : " Je définis ma peinture comme suggestive, la matière que j’utilise, entre autres les terres ocres de Provence, suscite l’émergence d’une forme ". En effet, plus on admire les toiles de l’artiste, plus on voit des silhouettes se profiler où l’imaginaire nous entraîne dans un monde bien à lui.

– Hervé Di Rosa
Né à Sète en décembre 1959, Hervé Di Rosa est un peintre français.
Il est avec Richard Di Rosa, François Boisrond, Rémi Blanchard et Robert Combas l'un des principaux artisans du mouvement français de la " figuration libre ", renouveau de la peinture dans les années 1980, une peinture empruntant souvent à la BD, au rock et au graffiti.

– Michel Duport
Né à Paris en 1943. Les tableaux de Michel Duport sont envisagés comme des volumes et l'essentiel de son travail se décline en volumes en plâtre teintés dans la masse ou peints de façon monochrome, bichrome ou polychrome. Ces volumes picturaux ne sont pas de simples mi-chemins trans-génériques entre la peinture et la sculpture, ils sont la manifestation d'une pensée en pratique de la peinture comme somme d'opérations tactiles qui engagent des considérations spatiales riches en conséquences perceptives et en expériences sensibles pour les regardeurs.

– Ricardo Mosner
Né en 1948 à Buenos Aires, Ricardo Mosner est un peintre, sculpteur et graveur argentin, également écrivain et homme de radio, qui vit et travaille à Paris.
Il a participé à de nombreuses expositions collectives dont " L'Amériquelatine au Grand Palais " et les " Ateliers de l'ARC " au Musée d'art moderne de la ville de Paris en 1984, la Biennale de Paris et les " Murspeints " du Centre Georges-Pompidou en 1985, la Triennale des Amériques en 1993, la Biennale de sculpture aux Pays-Bas en 1994, etc., et a présenté 140 expositions personnelles en France et à l’étranger.
Il exerce également son art dans le domaine de l'affiche et de l'édition et a dirigé la revue littéraire Tango.

– Pierre Parsus
Né le 6 juin 1921 à Paris, Pierre Parsus est un peintre, sculpteur et illustrateur français.

– Daniel Pommereulle (1937- 2003)
Après avoir peint ses premiers tableaux (Nuages, Spirales), il participe en 1961 à " Anti-Procès III " à Milan, organisé conjointement par Jean-Jacques Lebel et Alain Jouffroy, et réalise par la suite, à partir de 1963, des assemblages d’objets. En 1966, associé aux " Objecteurs " selon l’expression de Jouffroy, Pommereulle expose un Pêcher en fleur au Salon de mai, des Objets de tentation particulièrement provocants chez Mathias Fels puis, par la suite, travaille aux plans des grandes sculptures de la série « Urgences » (appareils de torture) ainsi qu’aux " Objets de prémonition " (1974-1975). Il participe à l'exposition " Fin de siècle " avec des pieces monumentales au Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou en 1975. Par la suite, il joue sur l’agencement du verre, de la pierre et de l’acier.

– Alain Satié (1944-2011)
Après des études techniques, il s'inscrit à l'école des Beaux-arts de Toulouse. Plus tard, il s'installe à Paris où il rallie le mouvement lettriste, en 1964.
Peintre, écrivain, architecte, photographe, poète et critique, Alain Satié a également enseigné l'histoire de l'art à l'Université Léonard de Vinci créée en 1980 par Isidore Isou.

– Francisco Toledo
Né en 1940 à Juchitan, Francisco Toledoest reconnu comme le plus grand artiste du Mexique et le plus généreux mécène de la ville de Oaxaca. Il s'est engagé en 2007 pour les prisonniers politiques.
Toledo est l'auteur d'une œuvre double, entrelacée, féconde : œuvre bien sûr picturale et une autre éminemment sociale. En enfilant la veste du mécène tout en gardant la chemise d'artiste, Toledo porte aujourd'hui sur ses épaules la défense du patrimoine de sa ville et l'immense honneur d'être le plus grand peintre vivant du Mexique.

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